Le "lieu" de Merlande fût donné au début du XIIème siecle par l'évêque de Périgueux à l'abbaye de Chancelade, qui y bâtit, tout près d'une source, et sans doute dans les années 1140-1145, une église dédiée à Saint Jean Baptiste.
Celle-ci fut prolongée dans la seconde moitié du XIIème siècle par une nef à deux travées, initiallement voûtées de coupoles. La première travée , détruie, fut alors voutée d'un berceau brisé.
La chapelle primitive, rectangulaire, présente quinze chapiteaux, répartis avec un grand soin, d’une exceptionnelle qualité et richesse décorative, tous situés à hauteur des yeux du visiteur. Ils sont ornés d’animaux fantastiques, dont de nombreux lions et griffons, symboles des forces du mal, et de décors géométrique ou de végétaux. Le sculpteur a utilisé diverses sources d’inspiration prises dans différentes régions, dont la Saintonge.
La série de modillons extérieure, sans doute contemporaine de la construction du chevet, est tout aussi notable. Lions et têtes humaines composent l’essentiel des images.
Des éléments ou des traces de fortifications des XIVe et XVe siècles (chambre de défense, mâchicoulis, canonnières, archères, fossés) sont visibles un peu partout. La tour fortifiée visible au nord de l’église a été élevée au XVIe siècle, après les destructions des Protestants.
Une crypte, non accessible, existe sous le chœur. La cuve baptismale placée à l’entrée est romane. Le clocher fut démoli au XIXe siècle.
Vendu comme bien national, le prieuré, en grande partie détruit, ne conserve plus que le logis du prieur, du XVIe siècle, flanqué d'une tour circulaire bordée par des fossés.
Sources : Bernard REVIRIEGO, 12 septembre 2016